VISITE
Retrouvailles avec Jonathan & Flore, Esaya et Liam en République Dominicaine.

République Dominicaine

Nouveau départ
Las Terrenas
À notre arrivée le 28 février au matin, Jonathan, notre fils et Flore venaient d’emménager dans une maison six jours plus tôt. En fin de journée, Flore a trouvé un deuxième lit double sur Internet à quelques mètres de la maison ! Depuis, tout s’est enchaîné à un rythme effréné. Tour à tour plombier, électricien, maçon, décorateur, paysagiste, homme à tout faire et à dénicher des trésors, Jonathan & Flore s’affairent dans une maison abandonnée depuis quelque temps. Il faut dire qu’ils ont déjà énormément travaillé pour rendre les lieux accueillants pour notre arrivée, et pourtant, la maison résonne de vide ! Mais nos coeurs sont remplis de bonheur! Et pendant les deux semaines qui suivent ces lieux étaient transformés. Chaque jour nous avons pu les aider à équiper leur maison un petit peu plus.

Kainos
Jonathan & Flore sont en contact permanent avec leurs équipes à Kainos en Haïti à Port-au-Prince. Un énorme avantage : même île et même fuseau horaire, ça simplifie bien les choses ; et surprise, il y a beaucoup d’Haïtiens dans cette région de Las Terrenas. Impossible d’aller au magasin, au café ou à la plage sans que Jo et Flore parlent créole. C’est presque toujours la même surprise de voir des Blancs parler leur langue.
Pleurons ensemble
En passant cette première semaine ensemble, nous avons réalisé qu’en dix ans, c’est le premier logement que Jo, Flore, Esaya et Liam occupent juste les quatre. Une grande maison avec 4 chambres, une grande salle à manger où ils ont à coeur d’accueillir d’autres missionnaires. Avec une hutte de prières en paille au jardin, ils sont déjà en train de s’imaginer la suite… Nous avons passé un temps de qualité avec chacun. Mais pour commencer, nous avons partagé un temps de pleurs. Astrid a reçu que Dieu pleurait avec eux devant tant de destruction, d’injustice et d’obscurité en Haïti.


Choix
stratégique
Beaucoup de ressemblance entre les deux pays, sauf qu’ici on ne risque pas sa vie à chaque coin de rue ; il n’y a pas de gens qui meurent de faim. Il est possible de sortir de sa maison à tout moment.
Pour Jo, Flore et les enfants, leur maison, c’est Kainos, c’est Haïti. Leurs cœurs y sont restés, mais la frontière et l’aéroport sont fermés. Impossible d’y retourner !
Reste qu’ici, il faut tout recommencer. Ils repartent quasiment de zéro. Se faire des amis, des connaissances. Équiper une maison alors que tous leurs biens sont restés à Port-au-Prince. Pas de véhicule, pas de vaisselle, de casseroles, de poêles, de meubles… mais ils ont un toit et tout leur enthousiasme. Ils sont très proches de Kainos, où les contacts sont plus que quotidiens tandis que les gangs gagnent du terrain dans la capitale. Et ce ne sont pas les forces internationales en place qui changeront la donne.
Moca, le bébé chien qui a rejoint la famille!
Une sortie en minigolf!

Orphelins
Pourtant, tout ne s’est pas arrêté à Port-au-Prince. Depuis la mi-février, Kainos acueille 40 personnes qui y ont trouvé refuge – alors que la capacité normale est de 15 personnes maximum. Jo et son équipe ont dû trouver des matelas supplémentaires et adapter les installations pour répondre à cette situation d’urgence.
Le Centre Communautaire Espérance continue d’ouvrir ses portes chaque semaine pour accueillir les familles autour d’un temps d’enseignement biblique, de partage et d’un bon repas chaud. Chaque famille repart également avec un pack alimentaire: un soutien essentiel en ces temps de crise.
Nous sommes édifiés de voir leur foi à persévérer envers et contre tout. Ils sont démunis, mais quel miracle de pouvoir continuer à fonctionner dans ces temps de chaos. Nous pouvons que vous encourager à les soutenir dans ce combat pour la vie.
Nous comprenons aussi beaucoup mieux leur choix stratégique, d’être basé en République dominicaine, famille à l’abri, tandis que Jonathan pourra faire des allers-retours à Port-au-Prince. Et après avoir vécu des années derrière des murs, entourés de barbelés et sortant rarement, quelle joie de pouvoir amener et récupérer les enfants à l’école française où ils apprennent le français, l’anglais et l’espagnol. Et quelle joie aussi, d’aller à la plage ou dans la rue en toute liberté. Vous avez lu entre les lignes ; nous sommes fiers de qui ils sont et de ce qu’ils font au nom précieux de Jésus-Christ. Nous vous remercions pour vos prières et votre précieux soutien.
Une phrase de Jonathan qui nous a marqué sur Kainos: “La maison peut être détruite, les murs, on peut toujours les reconstruire, pas la vie”. Rien que de l’écrire et le retransmettre, les larmes me coulent …
Philippe
Nous avons savouré ensemble des moments d’une beauté rare. Quelle grâce et quelle reconnaissance remplissent nos cœurs ! Ce fut aussi un temps de célébration : la fin de mon traitement après 2 ans et 3 mois sous Lynparza (Olaparib, une chimiothérapie ciblant les prédispositions héréditaires). Oui, Dieu est grand et souverain au-dessus de tout !
Tant que nous avons souffle sur cette terre, entrons pleinement dans ce que le Seigneur a préparé d’avance pour nous. Non pour changer les choses par nos propres forces, mais pour être des instruments par lesquels d’autres peuvent être transformés dans leur cœur et réconciliés avec leur Créateur.
“Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est pourquoi nous ne craignons rien, mème si la terre est bouleversée.” Psaume 46:2-3
“Il est à nos côtés, le Seigneur de l’univers, il nous protège avec puissance, le Dieu de Jacob.” Psaume 46:8
Bien à vous
Astrid

Haïti
Pour plus d’infos ou si vous souhaitez les suivre:


IRIS PORT-AU-PRINCE
MISSION
Poussés par l’amour de Dieu, nous voulons nous arrêter pour ceux
qui sont dans le besoin et les guider vers le Père.

MISSION
- Famille éducation
- Développement
- Discipulat
- Aide d’urgence

KAINOS
Kainos is a family run place close to the airport of Port-au-Prince. It’s a place where we create jobs, empower, train, create and maintain an atmosphere of peace.

POURQUOI?
Quelques aspects historiques : République dominicaine et Haïti
Quelques réflexions
L’île d’Hispaniola est partagée entre deux nations : la République dominicaine, qui occupe les deux tiers du territoire, et Haïti, qui se trouve sur le tiers restant. Malgré une superficie réduite, les deux pays ont une population similaire, environ 11 millions d’habitants chacun.
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Aujourd’hui, de nombreux Haïtiens vivant en République dominicaine se retrouvent en situation précaire. Depuis 2023, les autorités dominicaines ont suspendu ou considérablement restreint le renouvellement des visas et permis de résidence, même pour ceux présents sur le territoire depuis des décennies. Résultat : beaucoup vivent dans la peur d’être expulsés ou harcelés.
Un passé marqué par l’injustice
La population haïtienne est en grande partie issue d’Africains réduits en esclavage, déportés sur l’île par les colons français dès le XVIIe siècle pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Mais avant cela, Haïti, alors appelée “Ayiti”, était habitée par les Taïnos, un peuple indigène à la culture riche, décimé après la colonisation.
En République dominicaine, la population est majoritairement issue de la colonisation espagnole, avec un héritage culturel métissé, mêlant racines européennes, africaines et indigènes.
Une indépendance chèrement payée
Haïti a été la première république noire indépendante du monde, proclamant son indépendance en 1804 après une révolution menée par des esclaves affranchis. Mais cette liberté a eu un prix exorbitant : Pour obtenir la reconnaissance diplomatique de la France après l’indépendance de 1804, Haïti a été contrainte en 1825 de payer une indemnité de 150 millions de francs-or – une somme colossale pour un jeune pays. Cette dette, contractée sous menace militaire, a pesé lourdement sur l’économie haïtienne pendant plus d’un siècle, jusqu’à son remboursement final au début des années 2000.
Une dépendance économique subtilement construite
Au fil du temps, Haïti est devenu de plus en plus dépendant de l’aide internationale. Les États-Unis, par exemple, ont massivement importé du riz blanc et des restes de poulet invendus aux États-Unis pour une distribution gratuite sur le marché haïtien. Résultat : l’agriculture locale a été anéantie, rendant le pays dépendant des importations étrangères.
Par ailleurs, Haïti est devenu un terrain fertile pour un « marché de la pauvreté ». Haïti compte un très grand nombre d’ONG – parfois jusqu’à une pour 1 000 habitants. Si certaines font un travail essentiel, d’autres ont malheureusement profité de la pauvreté pour générer des financements. Certains orphelinats, par exemple, accueillent des enfants qui ont encore des parents, alimentant malgré eux une sorte de “marché humanitaire”.
Les conséquences de la déforestation
La dette de l’indépendance a eu un impact environnemental majeur. Pour la rembourser, Haïti a dû exploiter massivement ses ressources forestières, menant à une déforestation catastrophique. En l’absence d’arbres, les pluies torrentielles ont progressivement emporté les sols fertiles, rendant l’agriculture de plus en plus difficile. Aujourd’hui, l’érosion, le climat plus aride et le manque d’eau compliquent encore davantage la situation du pays.
Une main-d’œuvre haïtienne indispensable en République dominicaine
Ironiquement, malgré les tensions, de nombreuses entreprises dominicaines comptent sur la main-d’œuvre haïtienne, souvent reconnue pour sa persévérance et sa discrétion. Leur rôle dans l’économie dominicaine, notamment dans la construction, l’agriculture et les services, est crucial.
Mais l’histoire entre les deux pays n’est pas exempte de conflits. Haïti a occupé la République dominicaine de 1822 à 1844, une période encore enseignée dans les écoles dominicaines et commémorée chaque année par un « Jour de l’Indépendance » début mars. Cette mémoire collective alimente encore aujourd’hui des tensions et des discriminations.
Quel avenir pour Haïti ?
Peut-on vraiment être surpris que le peuple haïtien cherche à se libérer de ces emprises et injustices ? Plus que jamais, il aspire à une véritable indépendance, non seulement politique, mais aussi économique et sociale.
Nous avons appris à aimer ce pays. Prions pour ce pays, ce peuple et ses dirigents.
Visite d'Astrid en RD en 2021
Une espérance profonde m’habite depuis que j’ai pu travailler avec une team en République dominicaine. Et je ne peux pas m’empêcher de faire un lien.
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Pendant 1 semaine nous avons pu intervenir auprès des leaders des 8 sphères d’influence de la République Dominicaine.
Avec cette délégation spéciale nous avons lancé un projet stratégique de développement du leadership transformationnel au niveau national, intitulé Dominicana se transforma. L’objectif est d’atteindre jusqu’à 250’000 personnes de la population dominicaine en les dotant de principes fondés sur des valeurs (Parcours de valeurs) qu’ils peuvent apprendre, vivre et transmettre dans leurs environnements sociaux et professionnels.
Découvrez plus: https://humanvalues.global/transformation-rd/


