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Cette conférence d’une journée avait pour ambition ...

Cette conférence d’une journée a pour ambition d’apporter une critique de la technique pour suivre le Christ au-delà des idéologies.

30 ans après son décès, Jacques Ellul continue à nous empêcher de penser en rond.

Changement climatique, perte de la biodiversité, pollution et surexploitation des ressources, menace nucléaire, tensions géopolitiques et instabilité économique, migrations forcées, etc. : face à cette polycrise, beaucoup de chrétien-ne-s ont « humainement » tendance à suivre l’une des idéologies dominantes qui leur sont adressées : consumérisme, nationalisme, capitalisme, militarisme etc. Pourtant, le Christ nous appelle à briller dans le monde et pour lui. Il est donc essentiel de chercher activement, avec Son aide, comment penser, parler et vivre pour faire une véritable différence dans nos sociétés.

Le sociologue et théologien français Jacques Ellul (1912–1994) a été l’un des penseurs chrétiens les plus visionnaires sur les enjeux qui touchent notre époque et pourrait nous aider dans cette démarche. Pourtant, il reste largement méconnu dans nos milieux chrétiens.

En décrivant, dès le milieu du XX^e siècle, l’effet de la technique sur la société, il critiquait la logique du « système technicien » qui détruit l’environnement et l’humain sous prétexte de la recherche d’efficacité, d’innovation et de profit. Il dénonçait le discours dominant qui présente la technique comme la solution à tous les maux. A cette logique, il opposait une éthique de la liberté à travers une lecture biblique basée sur le renoncement au pouvoir, la « non-puissance », qui, selon lui, est liée à l’espérance, cette soif de Dieu qui donne sa juste place à l’être humain.

Nous vous proposons cette Journée Jacques Ellul à l’occasion des 30 ans de son décès. Nous espérons qu’elle nous aidera, à travers les exposés, les ateliers participatifs et la table ronde, à grandir dans un engagement juste au sein de nos sociétés en crises.

RÉSUMÉE DE LA JOURNÉE JACQUES ELLUL

FACE AUX CRISES ACTUELLES, QUELLE ESPÉRANCE?

Avec la Clef de Sol, nous avons eu le plaisir de tenir un stand, mettant en lumière les livres de Jacques Ellul. Parmi les 60 ouvrages publiés et les 1000 articles qu’il a écrits, nous avons soigneusement sélectionné une série de titres toujours disponibles. En complément, plusieurs ouvrages de Frédéric Rognon, offrant des perspectives éclairantes sur la pensée d’Ellul, sont venus enrichir et magnifiquement compléter notre offre.

Cette conférence, organisée par Jean-David Knüsel et Samuel Ninck-Lehmann a rencontré un succès inattendu, 200 participants de Suisse, France, Belgique et d’ailleurs. Un grand merci pour cette belle initiative et l’excellente organisation.

Découvrez ci-dessous des interviews en vidéo, des témoignages et des articles parus avec des résumés.

Présentation du dernier livre qui vient d’être édité de Jacques Ellul, Étique de la Sainteté par Frédérique Rognon.

L’étique de la sainteté – Jacques Ellul

Profondément touchée, veuillez trouver mon résumé/témoignage ci-dessous. Oui, nous avons besoin d’entendre ces paroles d’espérence!

Astrid Meyer

Avec Jérémy, nous avons été profondément touchés par cette journée autour de Jacques Ellul. Bien que certains de ses écrits datent de plus de 80 ans, leur pertinence pour les défis actuels reste stupéfiante. Une des réflexions qui nous a marqués est la tension entre engagement et désengagement. Ellul propose une troisième voie : le dégagement. Ce recul, libérateur, permet une analyse détachée et véritablement libre. Cette idée résonne particulièrement dans notre époque saturée d’idéologies et d’immédiateté.

Une autre notion puissante abordée est celle de l’espérance. « Le désespoir nous mène à la véritable espérance. » Ce paradoxe nous invite à accepter nos limites : quand nos solutions humaines échouent, nous devenons prêts à recevoir ce qui vient d’en haut. L’espérance n’est ni espoir ni désespoir, mais une confiance vivante dans la parole de Dieu, qui nous soutient aujourd’hui et nous projette dans demain. C’est un appel à rester debout, non par nos propres forces, mais en étant portés par la Sienne.

Ellul nous défie aussi sur notre rapport à la puissance. Alors que notre société idolâtre l’efficacité, la puissance et la capacité d’agir, il propose une alternative radicale : la non-puissance. C’est la puissance choisie, celle de Jésus qui, tout en ayant le pouvoir, refuse de l’utiliser à des fins démonstratives.

Cette posture libératrice rappelle que nous n’avons pas à porter tout le poids du monde sur nos épaules.

Nous avons également été frappés par sa critique de la société de l’image, qu’il anticipait dès les années 1950. Dans un monde assourdissant de bruits et saturé de visuels, Ellul valorise la parole : incertaine, vivante, invitant au dialogue, là où l’image est figée.

Par la foi et non par la vue!
Écoute Israël!

Cela a des implications profondes pour l’évangélisation. Partager la foi, c’est offrir une liberté et non imposer une propagande.

Enfin, Ellul appelle à redécouvrir la liberté, la sainteté et l’amour. « Il faut être libre pour être saint, et libre et saint pour aimer. » Lorsque nous nous savons aimés par Dieu, nous devenons capables d’aimer et d’assumer une responsabilité authentique dans la société.

Cette journée a enrichi notre réflexion et fortifié notre espérance. Elle a aussi éveillé en nous un profond désir de continuer à explorer et vivre ces idées dans nos engagements quotidiens… et à lire certains de ces 60 livres et 1000 articles. Vous trouvez un choix important de livres disponibles à la Clef de Sol. Avec Philippe et Jérémy nous étions si impatients de l’arrivée de cette nouvelle commande car nous avions tout vendu à la journée. Ils sont là!

Astrid Meyer

Petite présentation de livres!

Découvrez plus dans l'article tiré de evangélique.info

Trente ans après son décès, Jacques Ellul et sa pensée résonnent toujours face aux crises actuelles. Samedi dernier, 200 personnes se sont réunies à Saint-Légier (Suisse) pour une journée de réflexion.

Trente ans après son décès, Jacques Ellul et sa pensée résonnent toujours face aux crises actuelles. Samedi dernier, 200 personnes se sont réunies à Saint-Légier (Suisse) pour une journée de réflexion.

Samedi 23 novembre, 200 personnes se sont réunies à la HET-PRO (Haute école de théologie) à Saint-Légier (Suisse) pour commémorer les trente ans du décès de Jacques Ellul (1912-1994). Intitulée «Face aux crises actuelles: quelle espérance?», cette journée, organisée par A Rocha, ChristNet et la HET-PRO, a permis d’explorer la pensée critique de l’auteur bordelais face aux défis contemporains. «Une critique de la technique pour suivre le Christ au-delà des idéologies», annonçait le flyer de l’événement.

Dépassés par l’engouement des intéressés, les organisateurs ont fermé les inscriptions quelques jours avant l’événement, pour s’assurer de pouvoir accueillir correctement les personnes inscrites dans une salle qui a atteint sa capacité maximale. Venue des quatre coins de la Romandie mais également de France, de Belgique et d’ailleurs, la foule drainée était constituée surtout d’aînés familiers avec l’auteur vedette, mais également de jeunes étudiants, de curieux avertis ou de personnes intéressées par le thème de la crise.

Pour les participants s’étant déjà familiarisés avec le travail de Jacques Ellul, les échos se ressemblaient: «Découvrir Jacques Ellul a radicalement changé mon rapport à la technique, mais aussi influencé ma marche avec Jésus», témoigne un jeune étudiant participant. «C’est en lisant La subversion du christianisme (éd. Seuil) que j’ai pris conscience d’à quel point ma façon d’être chrétien avait besoin de changer», avance un autre.

Les conférences et ateliers participatifs ont plongé les participants dans une réflexion sur la technique, le désespoir et l’espérance. «Pas d’espérance sans désespoir», a rappelé Frédéric Rognon, professeur de philosophie à l’Université de Strasbourg. Dans un monde où la technique avance tel un bolide incontrôlable, Jacques Ellul incitait à choisir la «non-puissance», un renoncement conscient à l’hyper-efficacité technique.

La matinée a également été marquée par des interventions riches et interdisciplinaires. Jacob M. Rollison, théologien, a décrit la technique comme une force auto-accroissante, générant autant de progrès que de crises. «A-t-on ouvert une boîte de Pandore que l’on ne peut plus refermer?» questionnait le spécialiste. Et d’insister sur la nécessité de lire à la fois la sociologie de Jacques Ellul, directement suivie de sa théologie, pour ainsi passer du désespoir à l’espérance. David Bouillon, professeur à la HET-PRO, a offert un éclairage biblique, notamment à travers le prisme du livre du prophète Jonas – commenté par Jacques Ellul –, soulignant que l’amour et la compassion de Dieu appellent l’humanité à la responsabilité.

Les ateliers de l’après-midi ont permis aux participants de s’engager activement dans l’élaboration de pistes concrètes pour répondre aux crises. Ces contributions, discutées en table ronde, seront compilées dans une publication à paraître en juin 2025: Face aux désastres – Avec Jacques Ellul, penser la crise et choisir l’espérance (éd. Mennonites). Elles comportaient des intentions de prière, en réponse aux crises de ce monde, qui ont été lues et récitées solennellement en guise de conclusion de la journée. Un signe fort d’unité et d’espérance déterminée.

Le succès de la rencontre a suscité l’envie d’aller plus loin et des propositions d’initiatives peuvent être soumises pour prolonger cet élan collectif. Cette journée l’a prouvé: Jacques Ellul, critique lucide mais porteur d’espérance, demeure une figure inspirante pour ceux qui cherchent des réponses face aux impasses de notre temps.

Découvrez plus dans l'article tiré des Éditions Mennonites

« Sans désespoir, pas d’espérance » – Retour sur la Journée Jacques Ellul

Les retours des participant-es ont souvent été enthousiastes. La grande qualité des intervenants et la richesse des contenus ont été appréciés : « Je sors d’une très belle journée « Ellul » avec d’excellents apports et de nombreux jeunes », écrit l’un. Ou encore : « C’était un réel plaisir de voir toutes ces personnes œuvrer pour le bien commun. »

Face à l’engouement de cette journée, le souhait a été exprimé de donner une suite. Il est dorénavant possible de soumettre ses propositions. Parallèlement, un dossier regroupant les interventions et les résultats des ateliers est en préparation : Face aux désastres – Avec Jacques Ellul, penser la crise et choisir l’espérance (96 pages) paraitra en juin 2025 aux Éditions Mennonites. Les précommandes sont d’ores et déjà ouvertes.

Impuissance de l’Homme, non-puissance de Dieu

Face aux nombreuses crises de notre temps – écologiques, géopolitiques, migratoires etc. – et aux idéologies dominantes – consumérisme, nationalisme, capitalisme, militarisme etc. – qui se révèlent inefficaces pour apporter des solutions, un sentiment d’impuissance peut s’installer.

Les participant-es ont pu constater que la pensée d’Ellul, 30 ans après son décès, demeure d’une étonnante actualité et apporte des pistes de réponses, qui restent cependant défiantes. Par leur présence, ils ont exprimé leur besoin d’y réfléchir collectivement. Avec la publication des interventions en juin 2025 (« Face aux désastres ») et un processus de compilation de propositions concrètes, une suite est d’ores et déjà donnée à cette journée.

Neuf intervenants de différentes disciplines – théologie, philosophie, sciences sociales, ingénierie, économie… – ont présenté différents aspects de la pensée prolifique de l’auteur bordelais, par le biais d’exposés, d’ateliers participatifs, d’une table ronde et d’un débat public.

En ouverture, Jacob M. Rollison, théologien et worker à L’Abri (Huémoz), a parlé sur la technique comme « puissance et désespoir de l’être humain ». Selon Ellul, la Technique se caractériserait par son auto-accroissement, en ce qu’une invention en génère d’autres et induit de nombreuses applications, dont l’orientation échappe au contrôle de l’être humain. Tel un bolide sans volant, le développement technique foncerait en avant, sans sens, ni but, créant des catastrophes de plus en plus inévitables. Et de poser la question : « Pourquoi ne levons-nous pas le pied ? »

À la suite de ce diagnostic désespérant, Frédéric Rognon, professeur de philosophie à l’Université de Strasbourg et grand spécialiste d’Ellul, lance : « Pas d’espérance sans désespoir », précisant qu’il s’agit du désespoir face à l’incapacité des moyens humains et techniques de pallier les crises. Certes, la Technique confèrerait à l’Homme une puissance inouïe, mais qui serait foncièrement ambivalente (avec des effets positifs et négatifs indissociables) et auto-accroissante. À l’opposé, Ellul propose la « non-puissance », un renoncement à la puissance (technique) qui implique de ne pas faire tout ce qui est faisable. Comme modèle de cette non-puissance, il désigne Jésus, ce Dieu tout-puissant qui renonce à sa puissance pour se faire humain.

En conclusion de la matinée, David Bouillon, professeur à la HET-Pro, donne un éclairage biblique sur le catastrophisme en rendant compte du commentaire d’Ellul Le livre de Jonas (La table ronde, 2024). L’histoire de ce prophète nous ferait prendre conscience que c’est l’amour de Dieu qui nous rend responsable pour accomplir notre mission. Face à la toute-puissance de la Technique, Dieu affirmerait sa compassion avec tout le vivant. Là serait l’issue de notre « enfer » et de nos crises, là serait notre espérance.

Des ateliers participatifs

Lors de la Journée Jacques Ellul, les participant-es ont joué un rôle actif. En effet, les ateliers de l’après-midi ont été un moment fort de la journée, d’une durée de plus d’une heure pour permettre la création collective de pistes concrètes face au défis abordés pendant la journée. Ce qui en ressort a été présenté et discuté en plénière lors de la table ronde. Ainsi, les organisateurs sont confiants que la journée a permis aux personnes présentes de grandir dans un engagement juste au sein de nos sociétés en crises.

Une publication à venir

Suite à cette journée, une publication regroupant la synthèse des exposés, les présentations des ateliers, ainsi que le résultat des discussions sera publié en juin 2025 :

Face aux désastres – Avec Jacques Ellul, penser la crise et choisir l’espérance, Éditions Mennonites (Dossier de Christ Seul), 96 pages. Les pré-commandes sont possibles dès maintenant : framaforms.org/pre-commande-dossier-de-la-journee-jacques-ellul-1731311497

Une suite à donner

De nombreuses voix ont souhaité une suite pour cette journée. Comme les organisateurs ne sont pas en mesure de porter un tel processus, ils se propose de récolter et compiler les différentes propositions et de mettre en lien les personnes qui souhaitent s’engager. Des propositions peuvent être faites via l’adresse mail ci-dessous.

Infos

· Contact : journee_ellul_2024@protonmail.ch, 079 955 35 77 (J.-D. Knüsel), 022 552 57 99 (S. Ninck-Lehmann)

· Photos, ressources : kdrive.infomaniak.com/app/share/128139/efe5daf3-2841-4622-829b-7816f09a3e6c

· Précommande publication : framaforms.org/pre-commande-dossier-de-la-journee-jacques-ellul-1731311497

· Organisations: A Rocha Suisse, ChristNet, HET-Pro (Organisateurs), Cefor Bienenberg, StopPauvreté, Plateforme Dignité et Développement, Groupes bibliques des écoles et universités GBEU